Quelque chose que vous mangez est peut-être en train de vous tuer, et vous ne le savez probablement même pas ! Si vous mangez des cheeseburgers et des frites tout le temps ou buvez six sodas par jour, vous êtes doute conscients que votre comportement diminue votre espérance de vie. Mais savez-vous que manger une belle tranche croustillante de pain de campagne peut également être nocif pour votre santé ? En effet, le pain contient du gluten, une protéine présente dans le blé, l'orge, le seigle, l’épeautre, le kamut, et l'avoine. Il est caché dans les pizzas, les pâtes, le pain, les wraps, et la plupart des aliments transformés. Le gluten est clairement un aliment de base du régime alimentaire occidental. Néanmoins, ce que la plupart des gens ne savent pas, c’est que le gluten peut provoquer de graves complications de santé chez beaucoup d’individus. Vous pourriez ainsi être à risque, même si vous n’êtes pas totalement atteint par la maladie cœliaque.
La maladie coeliaque est une maladie chronique de l’intestin déclenchée par la consommation de gluten, un mélange de protéines contenues dans certaines céréales. Chez les personnes atteintes de la maladie coeliaque, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale.
L’objectif de cet article est d’apporter un éclairage nouveau sur le gluten, d’en expliquer les dangers, mais aussi de vous fournir une méthode simple pour déterminer si, oui ou non, le gluten est un problème pour vous.
Les dangers du gluten
Une étude récente parue dans le Journal de l'American Medical Association a montré que les patients atteints de la maladie cœliaque, mais aussi les individus touchés par la maladie de manière « latente » ou bien simplement atteint de sensibilité au gluten, avaient un risque plus élevé de décès, principalement via les maladies cardiaques et le cancer.
Les résultats de cette étude sont ainsi éloquents : les personnes atteintes de la maladie cœliaque ont un risque de décès 39% plus élevé que la moyenne, tandis que ce risque s’élève à 72% chez les personnes souffrant d’une inflammation intestinale liée au gluten, et à 35% chez les individus simplement sensibles au gluten. Cela prouve ainsi qu’il n’est pas nécessaire d’être atteint par la maladie cœliaque et d’avoir été testé positif lors d’une biopsie intestinale pour risquer des problèmes de santé graves, voire même la mort, à cause du gluten.
On estime pourtant que 99% des personnes ayant un problème avec le gluten l’ignorent et attribuent leurs symptômes à une autre cause.
Une autre étude comparant le sang de 10 000 personnes il y a 50 ans avec celui de 10 000 personnes de nos jours a conclu que les effets de la maladie cœliaque avaient progressé de 400% durant cette période. Une augmentation de 400% des maladies cardiaques ou du cancer aurait sans aucun doute fait les gros titres, alors que nous n’avons que très peu entendu parler de cette étude. Aujourd’hui, une personne sur 100 est affectée par la forme la plus sérieuse d’allergie au gluten, qui n’est autre que la maladie cœliaque. Comment se fait-il que vous n’en ayez pas plus entendu parler ? C’est tout simplement parce que la maladie cœliaque et la sensibilité au gluten sont encore aujourd’hui confondues avec des dizaines et des dizaines d'autres maladies portant des noms différents.
Sensibilité au gluten: une cause, de nombreuses maladies
Un article paru dans le New England Journal of Medicine a listé pas moins de 55 «maladies» pouvant être causées par la consommation de gluten, parmi lesquelles on retrouve notamment l'ostéoporose, la maladie du côlon irritable, la maladie intestinale inflammatoire, l'anémie, le cancer, la fatigue, les aphtes, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, la sclérose en plaques, et la plupart des autres maladies auto-immunes. Le gluten est également lié à de nombreuses maladies psychiatriques et neurologiques, parmi lesquelles on retrouve l’anxiété, la dépression, la schizophrénie, la démence, les migraines, l’épilepsie, et la neuropathie. Il a également été associé à l'autisme.
On considérait autrefois que les problèmes de gluten ou la maladie cœliaque touchaient principalement les enfants atteints de diarrhée, de perte de poids, et de retard de croissance. On sait aujourd’hui que l’on peut être vieux, gros et constipé et être atteint de la maladie cœliaque ou d’une sensibilité au gluten.
La sensibilité au gluten est en fait une maladie auto-immune qui crée l'inflammation dans tout le corps, avec des effets de grande envergure pour tous les organes, y compris le cerveau, le cœur, les articulations, le tube digestif, et plus encore. Elle peut être la cause unique derrière de nombreuses «maladies» différentes. Pour pouvoir traiter efficacement ces maladies, vous avez besoin de traiter la cause, qui bien souvent n’est autre que la sensibilité au gluten, et pas seulement les symptômes.
Bien sûr, cela ne signifie pas que tous les cas de dépression ou d’une quelconque maladie auto-immune sont obligatoirement causés par le gluten, mais il est essentiel de l’envisager si vous souffrez d’une maladie chronique. En effet, en omettant d'identifier la sensibilité au gluten et la maladie cœliaque, nous créons des souffrances inutiles pour des millions d'occidentaux. Les problèmes de santé causés par la sensibilité au gluten ne peuvent pas être traités via l’ingestion de médicaments, mais ne peuvent être résolus qu’en éliminant 100% du gluten de votre alimentation.
Pourquoi sommes-nous si sensibles au gluten ?
Il existe plusieurs raisons expliquant cette sensibilité au gluten. On peut tout d’abord mentionner notre manque d'adaptation génétique aux herbes, et en particulier au gluten, dans notre alimentation. Le blé a été introduit en Europe au Moyen Âge, et 30% des personnes d'ascendance européenne portent le gène de la maladie cœliaque (HLA DQ2 ou HLA DQ8), qui augmente la sensibilité au gluten.
Les souches américaines de blé ont également une teneur en gluten beaucoup plus élevée que celles que l’on trouve en Europe. Ce super-gluten a été récemment introduit en Amérique dans notre approvisionnement agricole et alimentaire et a maintenant «infecté» la plupart des souches de blé.
Pour savoir si vous faites partie des millions de personnes souffrant d'une sensibilité au gluten non identifié, il suffit de suivre cette procédure simple.
La méthode d’élimination / réinsertion
Bien que les tests puissent être utiles pour identifier une sensibilité au gluten, la seule façon de savoir de manière certaine si le gluten pose réellement un problème pour vous est de l’éliminer totalement durant une courte période de temps (2-4 semaines), et de voir comment vous vous sentez. Débarrassez-vous des aliments suivants:
- Gluten (orge, seigle, avoine, épeautre, kamut, blé, triticale)
- Sources cachés de gluten (les soupes en poudre, les vinaigrettes, les sauces, ainsi que le rouge à lèvres, certaines vitamines, certains médicaments, des timbres et des enveloppes que vous avez à lécher, et même la pâte à modeler Play-Doh)
Pour que ce test fonctionne, il est essentiel que vous éliminiez 100% du gluten de votre régime alimentaire sans aucune exception, en n’oubliant pas les sources cachées de gluten.
Une fois les 2 à 4 semaines effectuées, vous pouvez manger du gluten à nouveau et observez ce qui se passe. Si vous vous sentez mal, cela signifie que vous avez besoin de stopper le gluten de façon permanente.
Vous pouvez également effectuer des tests plus approfondis, voilà quelques points qu’il vous faudra garder à l’esprit dans ce cas.
Test de sensibilité au gluten ou à la maladie cœliaque
Il existe des tests permettant de détecter une sensibilité au gluten ou la présence de la maladie cœliaque, qui chercheront à obtenir:
-Anticorps IgA anti-gliadine
- Anticorps IgG anti-gliadine
- Anticorps IgA anti-endomysium
- Anticorps transglutaminase tissulaire (IgA et IgG dans les cas douteux)
- Total des anticorps IgA
- HLA DQ2 et DQ8 génotypage pour la maladie cœliaque (utilisés occasionnellement pour détecter une éventuelle vulnérabilité génétique).
- Biopsie intestinale (rarement nécessaire si des anticorps de gluten sont positifs)
Lorsque vous obtenez les résultats de ces tests, il vous faudra garder quelques points à garder à l'esprit. Lorsque l’on prend en compte les récentes recherches sur les dangers d’une sensibilité au gluten même sans être atteint de la maladie cœliaque, on peut considérer qu’une présence élevée d’anticorps est suffisamment significative pour nécessiter un test d’arrêt du gluten complet. Beaucoup de médecins considèrent qu’un nombre élevé d’anticorps anti-gliadine en l'absence d'une biopsie intestinale positive comme un "faux positif », ce qui signifie que bien que le test semble positif, son résultat n’est pas réellement signifiant. Je ne suis pas d’accord avec ce point de vue : si votre niveau d’anticorps est élevé, il est essentiel que vous arrêtiez complétement le gluten afin de vérifier s’il a une influence sur vos problèmes de santé.
On le voit bien, une simple tranche de pain de campagne n’est pas forcément aussi saine qu’elle en a l’air ! N’hésitez pas à suivre les conseils partagés avec vous aujourd'hui pour savoir si le gluten peut être la cause cachée de vos soucis de santé. En effet, pour bien des individus, la simple élimination de cette substance de votre alimentation peut vous aider à atteindre une santé éclatante.
De votre côté, qu’en pensez-vous ? Faites-vous partie de ces millions d’individus qui continuent à penser qu’il n’y a aucun risque à consommer du gluten ? Avez-vous des conseils à partager sur l'élimination du gluten de votre alimentation ? N’hésitez pas à poster un commentaire ci-dessous, et n'oubliez pas de prendre rendez-vous avec un naturopathe pour faire un point complet !
Source: "Gluten - What you don't know might kill you" Dr. Mark Hyman