Les troubles de l’attention et la naturopathie
Saviez-vous qu’il existe un lien entre les troubles de concentration et d’hyperactivité (TDAH) et l’alimentation? Un débalancement du taux de sucre pourrait expliquer une partie du problème.
Est-ce que votre enfant souffre d’hypoglycémie? Est-ce que ses troubles de concentration et d’hyperactivité sont reliés à son alimentation? En naturopathie, nous considérons qu’une des causes du problème du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) peut résulter d’un débalancement du taux de sucre.
Dans la plupart des cas d’enfants atteints du TDAH, l'origine de la maladie n'est pas connue avec précision; ses causes sont multifactorielles. Le traitement classique est basé sur la combinaison de la thérapie comportementale et psychologique et la pharmacothérapie.
La pharmacothérapie est souvent associée à des effets secondaires indésirables, tels que la perte d'appétit et de poids, l’inhibition de la croissance, des douleurs abdominales, des maux de tête, des troubles du sommeil et une pression artérielle élevée. Dans les dernières années, une grande attention a été consacrée à la question d'un régime alimentaire approprié dans cette maladie, en particulier lorsque la pharmacothérapie standard n'est pas efficace. L’alimentation a toujours un rôle à jouer.
Petite anecdote
Je m’en souviendrais toujours… Nous étions au restaurant pour fêter l’anniversaire de grand-maman Danielle. Nous étions tous assis autour de la table avec mes 2 enfants, et leur cousine qui avait à l’époque 3 ans. Tout au long du repas, les enfants étaient demeurés assis en train de dessiner, de parler, de regarder des livres… Malgré le temps qui passait, les enfants étaient calmes. Vient le moment du dessert, un gâteau forêt-noire. Malgré mes profondes convictions, j’ai laissé mes enfants consommer une pointe de ce gâteau « chimique ». Dès que le gâteau fut terminé, l’effet fut simultané, les trois enfants couraient autour de la table en criant. Le grand-père n’y comprenait rien, il se fâchait, la tension montait… Que se passait-il? Le sucre et les colorants excitent et polluent le cerveau de nos enfants.
Effectivement, des chercheurs à l’université Yale ont testé l’effet du sucre sur les enfants. Ils ont donné du sucre blanc aux enfants et ont mesuré le taux d’adrénaline dans leur sang avant la consommation de sucre et après. Ils ont découvert que ce taux était 10 fois supérieur après avoir absorbé du sucre. L’adrénaline est une substance chimique qui fait battre le cœur et prépare la personne à se défendre, à combattre ou à courir lors de danger. Donc, il est normal que les enfants soient énervés avec du sucre. Ces recherches ont prouvé que les enfants étaient irritables, anxieux et qu’ils éprouvaient des difficultés de concentration après avoir absorbé du sucre.1
Où le sucre se cache-t-il?
Quand je parle de sucre, j’entends aussi tous les produits raffinés tels que le pain blanc, les pâtes blanches, les jus, et même l’excès de fruits. Bien sur, je fais allusion aussi aux friandises, aux « slushs », aux crèmes glacées, aux pâtisseries, aux biscuits et compagnie…
Les enfants adorent tout ce qui est blanc : pâte, pain, fromage, lait, patate… avec un peu de rouge, le ketchup qui, en passant, n’est que du sucre.
Pourquoi doit-on éviter le sucre?
Normalement, l’insuline est sécrétée dans le sang en proportion adéquate et au bon moment pour faire baisser le taux de glucose qui augmente après un repas. Son action est dite hypoglycémiante et régulatrice. Chez un enfant qui souffre d’hypoglycémie, le pancréas décode mal l’arrivée d’un surplus de glucose dans le sang. Il est hypersensible aux sucres concentrés et raffinés.
Les aliments sont catégorisés selon leur incidence à augmenter le taux de sucre dans le sang (index glycémique). Les aliments à index glycémique élevé, soit 60 et plus, vont favoriser une sécrétion exagérée d’insuline par le pancréas. Un pic d’insuline va ensuite engendrer une baisse de sucre trop importante qui se fera sentir par différents symptômes désagréables : la fatigue, une difficulté de concentration, de l’impatience, de l’irritabilité, des colères, etc. Le corps se sent continuellement en sensation de manque, l’enfant grignotera à toute heure de la journée.
Par exemple, l’index glycémique d’un fruit frais est autour de 30 alors que le sucre blanc qui se retrouve dans les biscuits, gâteaux et confiseries est à 75. Il a été constaté que la consommation de produits alimentaires à faible indice glycémique permet de réduire les symptômes chez certains enfants hyperactifs.2
Votre enfant éprouve-t-il un déséquilibre de la glycémie?
- Goût pour le sucre, les sucreries
- Rage de faim, besoin de grignoter entre les repas
- Impatience et irritabilité avant les repas
- Bonne humeur après les repas
- Besoin de jus entre les repas
- Sensible à la contrariété
- Grande fatigue par période dans la journée, entre les repas
- Instabilité émotionnelle : tantôt calme tantôt fébrile
- Nervosité, hyperactivité
- Tics nerveux, etc.
Quoi faire si on veut aider à régulariser la glycémie?
Oui, il est essentiel de couper le sucre, les desserts, le jus et les sucreries diverses, mais il est tout aussi essentiel d’apporter un maximum de nutriments par l’alimentation saine et un équilibre adéquat de bons gras et de protéines de qualité.
Concrètement, ce que j’enseigne est d’avoir des protéines à tout les repas.Exemple de petit-déjeuner sain :
- Une omelette ou des œufs
- Du fromage cottage, ricotta ou yogourt grec sans sucre ajouté
- Un smoothie avec du tofu soyeux et des graines de lin moulues
- Un gruau agrémenté de noix ou de graines (chia, lin, chanvre) avec du lait de soya non sucré
- Du beurre de noix sur une tranche de pain complet.
- Une tranche de manna bread, un pain germé riche en nutriments et protéines
- Une crêpe de sarrasin (j’ajoute dans mon mélange des graines de lin moulues ainsi que de la poudre de protéine de chanvre)
Le diner et le souper doivent être composés principalement de légumes et de protéines.
- Une protéine concentrée : œuf, viandes, poissons, tofu, fromage allégé en gras.
- Légumes : crus, vapeurs, sautés, grillés ou sous forme de jus ou de potage.
La routine devient un incontournable. Les heures de repas réguliers et les collations vont aider à stabiliser la glycémie. Indispensable, il faut prendre le temps de déjeuner chaque matin, et d’ajouter si besoin de saines collations, telles que :
- Fruit avec des graines de tournesol, de citrouille, de chia
- Yogourt cottage ou yogourt grec.
- Une tranche de manna bread
- Un muffin maison avec des protéines de chanvre, du tofu ou des graines de lin
Vous pouvez aussi lui donner des noix en arrivant de l’école juste avant de commencer les leçons et devoirs. Faire des travaux, s’il a faim, sera infernal; vaut mieux lui donner une collation protéinée avant.
Quand est-il des bons gras?
Consommés intelligemment, les bons gras favorisent une santé optimale, procurent une sensation de satiété et ralentissent l’absorption du glucose par le sang. Les acides gras essentiels font partie de la composition des membranes cellulaires du cerveau. Leurs présences permettent que les membranes soient souples et de bonne qualité, ainsi ils favorisent les échanges cellulaires et les membranes pourront mieux capter les messages émis par les neurotransmetteurs.
À favoriser
- Avocat, olives, lait de coco
- Huile olive, huile de lin
- Huile de coco (les enfants en raffolent : à utiliser comme le beurre, pour la cuisson ou pour tartiner sur les pains, crêpes et craquelins)
- Margarine Earth Balance
- Des graines (lin, chanvre, citrouille, chia) et des noix tous les jours.
- Ajouter à votre menu 2 à 3 portions de poisson par semaine minium. Optez pour des poissons des mers froides riches en oméga-3 : sardine, maquereau, hareng qui sont de petits poissons, donc ils contiennent moins de métaux lourds. Saumon, thon ainsi que truite saumonée de nos rivières sont également un bon choix.
- N’oubliez pas les mollusques et crustacés qui sont également riches en bon gras.
- Ajoutez des algues aux soupes et aux smoothies, ni vu ni connu. Mon garçon adore les algues dulse ou petit goémon, qu’on mange directement du sac comme des chips. À essayer.
Attention à la mode des produits enrichis d’oméga-3. La qualité des gras qui ont été chauffés ou pasteurisés est altérée; seuls les œufs enrichis me semblent une option à envisager.
La supplémentation en oméga-3 a fait ses preuves
Les omégas-3, principalement le DHA, jouent un rôle crucial dans l'alimentation des femmes enceintes et allaitantes, et l'enfant. Ils sont nécessaires pour le bon développement et la fonction du cerveau. Leur carence chronique peut contribuer à augmenter le risque de souffrir du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants.3 Plusieurs études ont fait valoir qu’un manque d’oméga-3 peut contribuer au déficit de l’attention avec hyperactivité TDAH et les problèmes liés au développement.4-5 Même que des études prouvent que les omégas-3 peuvent diminuer l’agitation, l’agressivité et améliorer le rendement scolaire là où la médication a échoué.6
Si vous désirez acheter des oméga-3 en bouteille, vous devez acheter une très bonne qualité pharmaceutique sans métaux lourds, ni toxines, ni oxydation. Soyez vigilante, demandez conseil à un naturopathe agréé et évitez les super spéciaux. N’oubliez pas que la qualité a un prix.
La visite chez le naturopathe agréé sera toujours un ajout important pour apporter un soutien supplémentaire à l’enfant aux prises avec un problème du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). L’oméga-3 a fait ses preuves, mais il existe une panoplie d’outils autres tels que certaines vitamines et minéraux qui peuvent également jouer un rôle considérable pour améliorer la concentration chez l’enfant. N’hésitez pas à demander de l’aide.
Article paru en Octobre 2012 sur le site de mamanpourlavie.com
RÉFÉRENCES
- Doreen Virtue, Aimer et prendre soin des Enfants indigo, Éditions Ariane, p.167.
- www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22596014
- www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22596014
- www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmedAssociationsBetweenOmega-3andOmega-6ADHD
- www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22786509
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